Ce récit commence dans un petit village que vous ne trouverez plus sur les cartes actuelles. En effet, le village de Zelmeto fut entièrement détruit et ses habitants massacrés il y a une dizaine d'année. Je suis le seul survivant de ce bourg qui comptait une cinquantaine d'âmes, et voici mon histoire.
Cette nuit là, les premières neiges venaient à peine de tomber lorsque mon père sorti précipitamment de la maison pour aller chercher le sorcier du village. Il n'avait pas fait dix mètres que les cris du nouveau né lui parvinrent par la porte laissée grande ouverte. C'était un gaillard de plus de deux mètres vingt et sa carrure était en harmonie avec sa taille. En entendant les pleurs, il fit demi-tour et après avoir retraversé le seuil de la petite chaumière, agrippa la petite fille de six ans qui était restée dans la chambre avec sa mère, et lui dit d'aller vite chercher le priest car sa maman venait d'avoir un petit bébé. Ce qu'elle fit sans se poser de question et bien que visiblement le priest ne soit plus d'une très grande utilité car la mère et l'enfant se portaient à merveille.
Le petit garçon qui venait de naître avait l'air plutôt chétif en comparaison des autres nouveaux nés que l'on pouvait trouver dans le village. Ceci était sans doute du au fait qu'il était né avec deux mois d'avance.
« Un fils, enfin » s'écria l'homme en voyant sa progéniture gigoter dans les bras de sa mère. « Depuis le temps que j'attends ce jour, mon petit Narth, rien ni personne ne pourra te séparer de moi». Ce fils était la plus belle chose qui pouvait lui arriver car depuis plus de cinq ans il espérait avoir un fils. Sa femme avait fait trois fausses couches successives depuis la naissance de la petite Ai.
Le priest qui était également le maire du village arriva quelques minutes plus tard avec le conseil des sages au grand complet. « C'est un mauvais présage que ton fils vienne au monde en cette période de lune rouge Doran, tu devrais t'en débarrasser pour éviter que le malheur ne s'abatte sur notre village ». Ce qui mit mon père dans une rage folle. Attrapant l'énorme épée à deux mains qu'il laissait toujours dans le coin de la pièce d'entrée, il se mit à faire des grands moulinets qui frôlèrent la tête du priest. Celui ci prenant peur, préféra sortir plutôt que d'avoir à affronter mon père qui sans avoir autant de pouvoir que le priest, avait l'estime et la crainte des habitants de Zelmeto. En effet, l'homme qui était mon père, était avant tout le maître d'arme le plus réputé de toute la région.
Jormion, qui faisait parti du conseil dit à mon père pour l'apaiser « ne te fâche pas, Morgol ne pensait pas ce qu'il disait, la lune rouge n'est qu'un conte pour veille femme. » Tout en l'attrapant par la chemise et en lui mettant le tranchant de son épée sous le nez, Doran lui répondit « Sortez de chez moi, le premier qui ose toucher à mon fils, je le pulvérise. » Après l'avoir balancé d'une main à plusieurs mètres, mon père hurla à ceux qui n'avaient plus rien à faire dans la maison, « dehors et foutez la paix à mon fils. » Refermant la porte, mon père prit la petite fille en pleurs dans ses bras et alla rejoindre ma mère et le petit bébé qui n'avait aucune idée qu'il venait de vivre sa première expérience de haine et de violence qui allait paver le cours de sa vie.
Pour ce que j'en sais, il ne fut plus question de cette nuit jusqu'au jour où je vis mes parents mourir. Mais là, j'anticipe, cette histoire viendra un peu plus tard.
Accueil 
Mar 6 Nov - 13:15